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法语原文阅读LaBarbeBleue.doc

上传人:dcjskn 文档编号:7361015 上传时间:2019-05-16 格式:DOC 页数:3 大小:29KB
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资源描述

1、La Barbe Bleue Il tait une fois un homme qui avait de belles maisons la Ville et la Campagne, de la vaisselle dor et dargent, des meubles en broderie, et des carrosses tout dors; mais par malheur cet homme avait la Barbe bleue: cela le rendait si laid et si terrible, quil ntait ni femme ni fille qui

2、 ne senfut de devant lui. Une de ses Voisines, Dame de qualit, avait deux filles parfaitement belles. Il lui en demanda une en Mariage, et lui laissa le choix de celle quelle voudrait lui donner. Elles nen voulaient point toutes deux, et se le renvoyaient lune lautre, ne pouvant se rsoudre prendre u

3、n homme qui et la barbe bleue. Ce qui les dgotait encore, cest quil avait dj pous plusieurs femmes, et quon ne savait ce que ces femmes taient devenues. La Barbe bleue, pour faire connaissance, les mena avec leur Mre, et trois ou quatre de leurs meilleures amies, et quelques jeunes gens du voisinage

4、, une de ses maisons de Campagne, o on demeura huit jours entiers. Ce ntait que promenades, que parties de chasse et de pche, que danses et festins, que collations: on ne dormait point, et on passait toute la nuit se faire des malices les uns aux autres; enfin tout alla si bien, que la Cadette comme

5、na trouver que le Matre du logis navait plus la barbe si bleue, et que ctait un fort honnte homme. Ds quon fut de retour la Ville, le Mariage se conclut. Au bout dun mois la Barbe bleue dit sa femme quil tait oblig de faire un voyage en Province, de six semaines au moins, pour une affaire de consque

6、nce; quil la priait de se bien divertir pendant son absence, quelle ft venir ses bonnes amies, quelle les ment la Campagne si elle voulait, que partout elle ft bonne chre. “Voil, lui dit-il, les clefs des deux grands garde-meubles, voil celle de la vaisselle dor et dargent qui ne sert pas tous les j

7、ours, voil celles de mes coffres-forts, o est mon or et mon argent, celles des cassettes o sont mes pierreries, et voil le passe-partout de tous les appartements. Pour cette petite clef-ci, cest la clef du cabinet au bout de la grande galerie de lappartement bas: ouvrez tout, allez partout, mais pou

8、r ce petit cabinet, je vous dfends dy entrer, et je vous le dfends de telle sorte, que sil vous arrive de louvrir, il ny a rien que vous ne deviez attendre de ma colre.“ Elle promit dobserver exactement tout ce qui lui venait dtre ordonn; et lui, aprs lavoir embrasse, il monte dans son carrosse, et

9、part pour son voyage. Les voisines et les bonnes amies nattendirent pas quon les envoyt querir pour aller chez la jeune Marie, tant elles avaient dimpatience de voir toutes les richesses de sa Maison, nayant os y venir pendant que le Mari y tait, cause de sa Barbe bleue qui leur faisait peur. Les vo

10、il aussitt parcourir les chambres, les cabinets, les garde-robes, toutes plus belles et plus riches les unes que les autres. Elles montrent ensuite aux garde-meubles, o elles ne pouvaient assez admirer le nombre et la beaut des tapisseries, des lits, des sophas, des cabinets, des guridons, des table

11、s et des miroirs, o lon se voyait depuis les pieds jusqu la tte, et dont les bordures, les unes de glace, les autres dargent et de vermeil dor, taient les plus belles et les plus magnifiques quon et jamais vues. Elles ne cessaient dexagrer et denvier le bonheur de leur amie, qui cependant ne se dive

12、rtissait point voir toutes ces richesses, cause de limpatience quelle avait daller ouvrir le cabinet de lappartement bas. Elle fut si presse de sa curiosit, que sans considrer quil tait malhonnte de quitter sa compagnie, elle y descendit par un petit escalier drob, et avec tant de prcipitation, quel

13、le pensa se rompre le cou deux ou trois fois. Etant arrive la porte du cabinet, elle sy arrta quelque temps, songeant la dfense que son Mari lui avait faite, et considrant quil pourrait lui arriver malheur davoir t dsobissante; mais la tentation tait si forte quelle ne put la surmonter: elle prit do

14、nc la petite clef, et ouvrit en tremblant la porte du cabinet. Dabord elle ne vit rien, parce que les fentres taient fermes; aprs quelques moments elle commena voir que le plancher tait tout couvert de sang caill, et que dans ce sang se miraient les corps de plusieurs femmes mortes et attaches le lo

15、ng des murs (ctait toutes les femmes que la Barbe bleue avait pouses et quil avait gorges lune aprs lautre). Elle pensa mourir de peur, et la clef du cabinet quelle venait de retirer de la serrure lui tomba de la main. Aprs avoir un peu repris ses esprits, elle ramassa la clef, referma la porte, et

16、monta sa chambre pour se remettre un peu; mais elle nen pouvait venir bout, tant elle tait mue. Ayant remarqu que la clef du cabinet tait tache de sang, elle lessuya deux ou trois fois, mais le sang ne sen allait point; elle eut beau la laver, et mme la frotter avec du sablon et avec du grais, il y

17、demeura toujours du sang, car la clef tait Fe, et il ny avait pas moyen de la nettoyer tout fait: quand on tait le sang dun ct, il revenait de lautre. La Barbe bleue revint de son voyage ds le soir mme, et dit quil avait reu des Lettres dans le chemin, qui lui avaient appris que laffaire pour laquel

18、le il tait parti venait dtre termine son avantage. Sa femme fit tout ce quelle put pour lui tmoigner quelle tait ravie de son prompt retour. Le lendemain il lui redemanda les clefs, et elle les lui donna, mais dune main si tremblante, quil devina sans peine tout ce qui stait pass.“ Do vient, lui dit

19、-il, que la clef du cabinet nest point avec les autres? - Il faut, dit-elle, que je laie laisse l-haut sur ma table. - Ne manquez pas, dit la Barbe bleue, de me la donner tantt.“ Aprs plusieurs remises, il fallut apporter la clef. La Barbe bleue, layant considre, dit sa femme: “Pourquoi y a-t-il du

20、sang sur cette clef? - Je nen sais rien, rpondit la pauvre femme, plus ple que la mort. - Vous nen savez rien, reprit la Barbe bleue, je le sais bien, moi; vous avez voulu entrer dans le cabinet! H bien, Madame, vous y entrerez, et irez prendre votre place auprs des Dames que vous y avez vues.“ Elle

21、 se jeta aux pieds de son Mari, en pleurant et en lui demandant pardon, avec toutes les marques dun vrai repentir de navoir pas t obissante. Elle aurait attendri un rocher, belle et afflige comme elle tait; mais la Barbe bleue avait le coeur plus dur quun rocher. “Il faut mourir, Madame, lui dit-il,

22、 et tout lheure. - Puisquil faut mourir, rpondit-elle, en le regardant les yeux baigns de larmes, donnez-moi un peu de temps pour prier Dieu. - Je vous donne un demi-quart dheure, reprit la Barbe bleue, mais pas un moment davantage.“ Lorsquelle fut seule, elle appela sa soeur, et lui dit: “Ma soeur

23、Anne (car elle sappelait ainsi), monte, je te prie, sur le haut de la Tour, pour voir si mes frres ne viennent point; ils mont promis quils me viendraient voir aujourdhui, et si tu les vois, fais-leur signe de se hter.“ La soeur Anne monta sur le haut de la Tour, et la pauvre afflige lui criait de t

24、emps en temps: “Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir?“ Et la soeur Anne lui rpondait: “Je ne vois rien que le Soleil qui poudroie, et lherbe qui verdoie.“ Cependant la Barbe bleue, tenant un grand coutelas sa main, criait de toute sa force sa femme: “Descends vite, ou je monterai l-haut. - Enc

25、ore un moment, sil vous plat“, lui rpondait sa femme; et aussitt elle criait tout bas: “Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir?“ Et la soeur Anne rpondait: “Je ne vois rien que le Soleil qui poudroie, et lherbe qui verdoie.“ “Descends donc vite, criait la Barbe bleue, ou je monterai l-haut. - Je

26、 men vais“ rpondait sa femme, et puis elle criait: “Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir? - Je vois, rpondit la soeur Anne, une grosse poussire qui vient de ce ct-ci. - Sont-ce mes frres? - Hlas! non, ma soeur, cest un Troupeau de Moutons. - Ne veux-tu pas descendre? criait la Barbe bleue. - E

27、ncore un moment“, rpondait sa femme; et puis elle criait: “Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir? - Je vois, rpondit-elle, deux Cavaliers qui viennent de ce ct-ci, mais ils sont bien loin encore Dieu soit lou, scria-t-elle un moment aprs, ce sont mes frres; je leur fais signe tant que je puis d

28、e se hter.“ La Barbe bleue se mit crier si fort que toute la maison en trembla. La pauvre femme descendit, et alla se jeter ses pieds toute pleure et toute chevele. “Cela ne sert de rien, dit la Barbe bleue, il faut mourir.“ Puis la prenant dune main par les cheveux, et de lautre levant le coutelas

29、en lair, il allait lui abattre la tte. La pauvre femme se tournant vers lui, et le regardant avec des yeux mourants, le pria de lui donner un petit moment pour se recueillir. “Non, non, dit-il, recommande-toi bien Dieu“; et levant son bras Dans ce moment on heurta si fort la porte, que la Barbe bleu

30、e sarrta tout court: on ouvrit, et aussitt on vit entrer deux Cavaliers, qui mettant lpe la main, coururent droit la Barbe bleue. Il reconnut que ctait les frres de sa femme, lun Dragon et lautre Mousquetaire, de sorte quil senfuit aussitt pour se sauver; mais les deux frres le poursuivirent de si p

31、rs, quils lattraprent avant quil pt gagner le perron. Ils lui passrent leur pe au travers du corps, et le laissrent mort. La pauvre femme tait presque aussi morte que son Mari, et navait pas la force de se lever pour embrasser ses Frres. Il se trouva que la Barbe bleue navait point dhritiers, et qua

32、insi sa femme demeura matresse de tous ses biens. Elle en employa une partie marier sa soeur Anne avec un jeune Gentilhomme, dont elle tait aime depuis longtemps; une autre partie acheter des Charges de Capitaine ses deux frres; et le reste se marier elle-mme un fort honnte homme, qui lui fit oublie

33、r le mauvais temps quelle avait pass avec la Barbe bleue. MORALITELa curiosit malgr tous ses attraits, Cote souvent bien des regrets; On en voit tous les jours mille exemples paratre. Cest, nen dplaise au sexe, un plaisir bien lger; Ds quon le prend il cesse dtre, Et toujours il cote trop cher.AUTRE

34、 MORALITEPour peu quon ait lesprit sens, Et que du Monde on sache le grimoire, On voit bientt que cette histoire Est un conte du temps pass; Il nest plus dEpoux si terrible, Ni qui demande limpossible, Ft-il malcontent et jaloux. Prs de sa femme on le voit filer doux; Et de quelque couleur que sa barbe puisse tre, On a peine juger qui des deux est le matre

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